Liberté, parité, fertilité : la révolution du cycle féminin

La symptothermie est une méthode d’auto-gestion de la fertilité. C’est un savoir inestimable, une connaissance précieuse pour les femmes (et les hommes), qui révolutionne la vision du cycle féminin ! Qui dit révolution, dit opposition à un système. Promouvoir la symptothermie aujourd’hui, c’est en effet poser un acte subversif face à l’hégémonie du tout pilule… Je vous présente la Marianne de la Fertilité.

Par Pryska Ducoeurjoly

Pour une contraception et une conception auto-gérée

La Marianne de la Fertilité, par Pryska Ducoeurjoly, journaliste et conseillère en symptothermie

Afin de bien comprendre les enjeux qui gravitent autour de la symptothermie, j’ai détourné le célèbre tableau d’Eugène Delacroix (1830) représentant « La Liberté guidant le peuple », ainsi que la fameuse devise de la République française.

La symptothermie est bien plus qu’une alternative à la pilule et autres contraceptions conventionnelles. C’est un savoir de base que toute femme devrait être en mesurer de s’approprier, dès le collège ou le lycée! Engagée depuis plusieurs années dans la diffusion de cette méthode, j’ai découvert à quel point il est difficile aujourd’hui pour les femmes d’y accéder. Tout semble fait pour qu’elles ne puissent pas contrôler naturellement leur fertilité, ou tout moins, connaître le fonctionnement de leur cycle.

Il s’agit donc de reprendre le pouvoir sur notre fertilité: « Aux règles, Citoyennes ! Qu’un sang très pur abreuve nos sillons ! », pourrait chanter la Marianne de cette illustration…

Une méthode inconnue au bataillon

La symptothermie est simplement basée sur l’auto-observation des signes biologiques de la fertilité. Elle est peu coûteuse pour l’utilisatrice comme pour la Sécurité sociale… C’est une méthode adaptable à toutes les phases de la vie fertile, utilisable aussi bien en contraception, en conception, en allaitement, en préménopause. Pour autant, elle n’a toujours pas les faveurs des autorités sanitaires ou des politiques publiques. Tantôt dénigrée par les uns pour sa soit-disant inefficacité, tantôt occultée par les autres qui lui préfèrent la technique médicale, la symptothermie reste donc inconnue au bataillon de l’offre contraceptive actuelle (voir ci-après sur le site officiel chapeauté par le ministère de la Santé).

En tant que connaissance gratuite, la symptothermie ne fait pas le bonheur des laboratoires pharmaceutiques. Ces derniers sont plutôt orientés vers le développement de nouvelles molécules de synthèse capables de contrôler, à notre place, notre fertilité : contraceptions hormonales, procréation médicalement assistée (PMA), mini pilules pour l’allaitement, traitement de la ménopause : sommes-nous devenues des poules aux ovaires d’or ? Force est de constater que la fertilité est devenue un vrai business.

Il ne faut donc pas s’étonner si cette méthode n’a pas bonne presse : quand une femme se lance dans la symptothermie parce qu’elle a découvert sa fiabilité, elle se heurte souvent à l’incompréhension de son entourage, à commencer par celle de son partenaire ou de son gynéco. Elle doit alors développer des trésors de communication et de motivation pour faire respecter son choix.

Le drapeau rose, bleu, jaune de la fertilité

La cause de la symptothermie mérite bien un étendard!

Les couleurs que je propose sur le drapeau de la symptothermie sont celles que l’on retrouve sur un cyclogramme, un
outil indispensable pour les « symptothermiciennes ». Sur le graphique du cycle féminin, on peut distinguer les trois phases du cycle féminin. Elles sont au nombre de trois, ni plus, ni moins. Leur durée varie en fonction des cycles et de chaque femme :

  • Le rose désigne la phase infertile menstruelle.
  • Le bleu, la phase fertile pré-ovulatoire.
  • Le jaune, la phase infertile post-ovulatoire.
Un cyclogramme type, extrait du manuel La Symptothermie Complète, Ed. SymptoTherm.

Ce code couleur, désormais commun à de nombreuses symptothermiciennes, a été créé par la fondation SymptoTherm. Cette organisation suisse est à l’origine de la Symptothermie moderne, qui a considérablement renouvelé la pratique de cette méthode créée dans les années 70 (voir le manuel que j’ai co-écrit avec cette fondation : La Symptothermie complète, édition 2018).

Les fake app de la fertilité

De nombreuses appli mobiles fleurissent sur les stores, elles surfent sur la désaffection de la pilule et prétendent aider les femmes à gérer naturellement leur contraception. La grande majorité d’entre elles ne vous proposerons que deux couleurs : rouge ou vert. Rouge veut alors dire « Attention, fertile », Vert « vous avez le feu vert ! ». Un peu comme avec les feux de signalisation, vous aurez parfois une troisième couleur Orange : elle traduit les incertitudes de l’algorithme.
Ce sont des fake app’ en matière de sécurité contraceptive.

En fertilité naturelle bien gérée, il ne peut pas y avoir d’incertitude : vous êtes soit fertile, soit infertile. Avec la symptothermie, on ne joue pas à la « poussette russe »… La fiabilité va dépendre de vos observations concernant les deux principaux signaux de la fertilité : la température corporelle et la glaire cervicale. Les fake app, elles, se basent sur une moyenne de la durée de vos cycles. Elles recyclent la bonne vieille méthode Ogino. Cette méthode de grand-mère peu fiable (25% d’échec) se trouve relookée par les nouvelles technologies mais il n’y a aucune autonomie ni progrès à la clé.

La devise de la symptothermie

Liberté, Parité, Fertilité,  j’ai choisi cette devise pour résumer les trois valeurs phares portées par cette méthode révolutionnaire.

Liberté

C’est la première fois dans l’histoire de la contraception que les femmes disposent d’une contraception naturelle aussi fiable que la contraception conventionnelle. Enfin une véritable alternative aux différentes contraceptions hormonales, c’est un pas décisif pour liberté de choix contraceptif ! C’est aussi la libération d’un système qui maintient la femme dans l’ignorance des lois de sa fertilité. Une libération du tout pilule et autres hormones de synthèse, toxiques pour la fécondité et plus généralement pour la santé et l’environnement.

Parité

C’est une contraception qui implique le couple. Elle est paritaire dans le sens où il y a égalité dans la responsabilité de la contraception/conception. La femme n’est plus seule à supporter la « charge mentale » de la contraception et des éventuels effets secondaires. Ce n’est pas le concept d’égalité des sexes qui prime ici mais celui du partage des responsabilités entre partenaires. L’homme peut soutenir la démarche, tenir le cyclogramme, l’interpréter, tandis que la femme mène à bien ses observations. Il ne s’agit pas tant d’être égaux que de faire la paire !

La symptothermie participe à la compréhension et à l’acceptation des différences entre hommes et femmes. Les femmes sont soumises aux variations émotionnelles de leur cycle, qui dévoile bien des nuances dans leur psychisme : tantôt extraverties en période fertile, tant méditatives en période infertile, tout change au fil des saisons du cycle. Les hommes ne peuvent pas porter d’enfants mais leur stabilité masculine peut contribuer à l’équilibre émotionnel du tandem. Les hommes ont l’occasion de parvenir à une connaissance approfondie de la nature de leur partenaire, ce qui améliore la confiance, l’intimité, et la communication. Bientôt la fin de la guerre des sexe ? Je suis en tout cas persuadée que la symptothermie participe à la paix des ménages, et des cœurs !

Fertilité

La symptothermie protège la fertilité de la femme, patrimoine mondial de l’humanité. Aujourd’hui, de nombreux couples n’arrivent pas à faire d’enfants. Leur fertilité est mise à mal par de nombreuses pollutions, notamment les perturbateurs endocriniens. La pratique de la symptothermie permet de cultiver le terreau fertile de l’espèce humaine. Nous sommes dans la « permaculture du cycle féminin » : de l’observation des signes de fertilité découle la préservation de la nature cyclique de la femme, garante de nos capacités reproductives.

Une nouvelle libération de la femme

Voici pourquoi j’ai choisi ce célèbre tableau plutôt qu’un autre. Ce que j’aime dans cette femme-Liberté qui promeut la connaissance du cycle féminin, c’est :

L’esprit d’autonomie : cette femme, dynamique et leader, nous invite à lui emboîter le pas pour rejoindre la révolution contraceptive promue par la symptothermie. Elle porte le bonnet phrygien, symbole d’émancipation. Il est rouge, ce qui rappelle la couleur du sang des règles… La fertilité auto-gérée devrait être un droit fondamental des femmes. Avec la symptothermie, la femme conquiert son autonomie. Cette méthode lui donne confiance en elle, c’est un empuissancement (empowerment).

Le côté nature : cette femme est plantureuse. Elle a aussi des poils sous les bras… Certes, le cheval de bataille de la symptothermie n’est pas la fin du diktat de l’épilation ou de la minceur, mais elle nous invite à être nous-mêmes avant tout. La symptothermie valorise notre femme sauvage, à l’exact opposé de la sophistication voulue par la société. Ce féminin sauvage n’est pas compatible avec les chaussures à talons casse-gueule, les soutien-gorge qui encagent ou les hormones de synthèse qui coupe la femme de ses saisons. Avec l’hiver des règles, le printemps de la fertilité ou l’automne prémenstruel, la nature de la femme n’est pas adaptée au rythme effréné de la société capitaliste. Impossible d’être au top, 28 jours sur 28, quand on est HS pendant au moins 3 à 5 jours par mois. A-t-on déjà demandé un champ de blé d’être productif 365 jours sur 365 ? Pourquoi demander à notre nature l’impossible?

Marianne pour marraine. La femme-Liberté de Delacroix est considérée aujourd’hui notre Marianne nationale. Elle porte un double prénom qui en fait la marraine idéale de la symptothermie : d’une part Marie, la mère divine et d’autre part Anne, sa mère, patronne des accouchements heureux, que l’on peut aussi invoquer en cas de stérilité. La symptothermie ne peut être, selon moi, le fer de lance d’un féminisme athée qui exclurait l’aspiration à la spiritualité. Sa pratique fait le pont entre une connaissance scientifique et universelle et le féminin sacré. Ce féminin transcendantal, relié à la Mère divine ou à la Nature, est cher au cœur de nombreuses femmes-médecine, femmes-chamanes et autres femmes-ressources comme Clarissa Pinkola Estés, auteure du célèbre livre « Femmes qui courent avec les loups ».

Les seins nus. C’est le lien avec la mère nourricière, celle qui enfante et qui allaite. Au-delà du côté douillet et rassurant du féminin, les seins représentent notre première nourriture après la dure bataille de l’accouchement. Accoucher, c’est une sacrée révolution du cycle, pour la mère comme pour l’enfant ! Par ailleurs, les seins qu’arbore fièrement cette femme ne sont pas sans rappeler le mouvement Femen, groupe de féministes ukrainiennes qui s’opposent à bon nombre d’oppressions par des opérations aux seins nus. Mais c’est juste un clin d’oeil, ou plutôt une invitation à un renouvellement des moyens d’action. Selon moi, le féminisme de combat, quel qu’il soit, a vécu. Ce que promeut la symptothermie, c’est simplement le respect de la nature féminine. Cet éco–féminisme, pour s’inscrire dans la durée doit s’inscrire dans la douceur. Il ne peut pas être un féminisme anti-patriarcal, il lui faut inclure le principe masculin.

Le cordon rouge. Il symbolise ici les menstruations, ou encore le cordon ombilical qui laisse passer le sang maternel vers l’enfant à venir. Il représente aussi pour moi l’importance de la transmission du savoir symptothermique de la mère à la fille. Cette transmission est un fil d’Arianne pour permettre à la jeune fille de se retrouver dans les méandres de sa féminité naissante.

Le Féminin au pays de l’Homme. Où est passé le champ de bataille ? J’ai choisi d’éliminer le reste de la scène d’Eugène Delacroix et son armée sanglante. J’aurais pu laisser visible la folie des hommes, les présenter encore une fois comme les fautifs de l’oppression de la femme. Mais je n’oublie pas que ce sont des femmes qui ont élevé ces hommes et que nous sommes probablement aussi responsables de notre propre oppression. Dans tous les cas, je préfère voir le sang des règles que le sang des cadavres. Et puis, l’heure n’est plus à la guerre pour les hommes, il est temps pour eux de rencontrer leur sensibilité masculine et de faire la paix avec leur puissance. Il leur suffit de suivre la voie ouverte par la femme respectueuse d’elle-même. C’est tout le sens des festivals masculin-féminin qui fleurissent un peu partout, comme celui du « Féminin au pays de l’Homme« , qui se tiendra en octobre chez moi en Dordogne.

Révolutionnez votre cycle dès maintenant, avec la formation en ligne

Vous l’aurez compris, à travers ce tableau revu et corrigé, je vous invite à aller vous informer sur la symptothermie.
Vous pouvez également vous procurer gratuitement le grand manuel de la symptothermie en accès libre édité par la fondation SymptoTherm qui propose aussi un service de conseil en ligne.


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